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A l’occasion de la sortie du 7e album de MONOLITHE “Nebula Septem” le 26 janvier 2018, Olivier Defives, bassiste du groupe a répondu aux questions de Julien Meurat du magazine METAL OBS.

L’interview est à lire  dans numéro de janvier/février 2018. Pour ceux et celles qui veulent en savoir plus sur MONOLITHE vous trouverez aussi l’intégralité de l’interview ci-dessous.

Pour lire  METAL OBS, rendez-vous ICI.

1) Comme à chaque fois le concept est extrêmement puissant. Peux-tu tenter de nous résumer ?
Eh bien, « Nebula Septem » est le 7ème album du groupe. Il s’est logiquement imposé à Sylvain (la tête pensante du groupe) de tourner autour du concept du chiffre 7. Ce chiffre hautement symbolique et du coup presque mystique, se retrouve presque partout et il semblait évident que MONOLITHE lui rende hommage. Le résultat c’est donc 7 musiciens, qui jouent 7 morceaux de 7 minutes dans 7 tonalités différentes. Et Nebula, (aka la nébuleuse) enveloppe le tout.

2) Au-delà des paroles c’est aussi la musique qui parle avec une tonalité par chanson. Ce concept avait d’ailleurs utilisé par Akroma sur son premier album. En as-tu entendu parler ?
Akroma explorait les 7 péchés capitaux effectivement. MONOLITHE est plutôt sur la place de l’humain dans l’univers, la potentialité de la Vie ailleurs et l’exploration de l’insondable infini. Nous laissons l’exploration de la religion à d’autres : chacun son sujet de prédilection ! Pour en revenir à Akroma, je t’avoue que je n’avais pas fait attention au fait qu’ils avaient utilisés une tonalité par chanson. Personnellement je ne suis pas fan de black, mais force est de constater qu’il y a de jolis efforts de compositions, même si cet album part parfois un peu dans tous les sens et que je ne suis pas conquis par les voix. Par contre, je n’ai pas écouté la suite de leurs œuvres, et du coup, tu m’en as donné envie ! Mais quitte à mélanger religion et metal, je suis plutôt sensible à la musique de groupes comme Batushka ou Om, mais bien entendu c’est totalement personnel !

3) Mêmes les titres sont liés commençant par A jusqu’à G. Penses que ce disque ait demandé plus d’investissement en terme de recherche bibliographique ou tout vous est apparu clairement et rapidement.
Effectivement, chaque titre commence par la lettre de sa note correspondante en anglais : A pour La, B pour Si, C pour Do, etc.
Malheureusement, je ne suis pas dans la tête de Sylvain pour savoir à quel point il s’est creusé la cervelle avant ! Le jour où il arrivé avec le concept devant nous, ça semblait d’une limpidité absolue et évidente. Dans ma vie, j’ai eu la chance de travailler avec 3 excellents compositeurs (Bertrand Drecourt – Innerchaos et Tino Floride – Jadallys, et Sylvain Bégot donc) et ils ont en commun cette culture immense, cette curiosité, ce goût du concept et cet enthousiasme qui fait qu’une fois qu’ils nous contactent, on sait généralement directement où on va. Quand tu rajoutes à ça leur ouverture d’esprit sur les idées d’arrangements que tu peux leur apporter, on peut dire que je suis un bassiste chanceux !
Sylvain lit énormément, est très curieux et a toujours un livre ou un film à conseiller. D’ailleurs, tu le sais, MONOLITHE est un hommage à « 2001 l’Odyssée de l’Espace » et à l’Humanité en général. La SF, la science et l’observation de l’espace sont des passions communes à l’ensemble du groupe. Tibo part exemple est si branché sur le sujet qu’il ne faut surtout pas lui en parler avant de monter dans le van de tournée au risque de d’avoir à répondre à un quiz sur la physique quantique, ah ah !
Pour en revenir à Nebula Septem, pour la première fois, Sylvain m’a demandé de composer une partie des lignes de basse et nous avons mitonné ça à 4 mains. C’était un exercice extrêmement intéressant d’échanges d’idées. La bonne note jouée au bon moment, y compris la petite note de passage que personne ne va entendre mais qui fait le job 😉

4) on peut même se demander où vous puisez toutes ces idées car vos sorties sont régulières et de qualité et ce depuis vos début il y a plus de quinze ans.
Eh bien… Niveau inspiration : Lève la tête et demande toi ce que tu fais là;) L’Univers est si vaste que je pense que MONOLITHE a encore de bien belles années devant lui ! D’autant plus que nous ne sommes jamais fixé de limite, de but, de fin, si ce n’est de se renouveler à chaque fois. La musique est vaste, et il est important de rester ouvert à d’autres influences pour se réinventer. Pour faire simple, on garde les mêmes éléments et on rajoute de nouvelles saveurs !
Tous les musiciens écoutent beaucoup de choses différentes dans le groupe et la composition s’en ressent. Plus de 95 % de l’album a été composé par Sylvain, mais Rémi Brochard (notre guitariste et nouveau chanteur) a composé une partie de Delta Scuti et l’on y sent son influence. Sylvain, Matthieu et Rémi écoutent énormément de Synthwave et certains arrangements de claviers s’en ressentent.

5) Le chiffre « 7 » est donc omniprésent (7 tonalités, 7 titres, septième album, 7 musiciens…). Que représente-t-il pour toi ?
C’est drôle, car j’avais fait une petite pause dans la musique il y a qqs années et depuis que j’ai repris du service, « Nebula Septem » est en fait le 7eme album que j’enregistre ! A titre personnel cela représente donc beaucoup pour moi…
Sinon ce chiffre m’a toujours intrigué, sans en faire une obsession. Comme tu l’as dit, 7 notes de musique et 7 péchés capitaux, mais aussi 7 jours de la semaine, 7 merveilles du monde, 7 chakras… D’aucuns disent que même l’Humain serait constitué de 7 niveaux… Chez les romains, on enseignait 7 disciplines à l’école (dont la musique). Étonnant non ?
Bref pour en revenir à l’album, tu parles du 7ème musicien et oui, effectivement, nous avons accueilli un nouveau featuring sur cet album. Suite au départ de notre ancien chanteur, c’est Sébastien Pierre (Enshine – Cold Insight – Fractal Gates, etc) qui a assuré la quasi totalité des leads sur cet album, à l’exception de Delta Scuti, chanté par Rémi. Après la rencontre musicale avec Jari et Enshine, ca semblait naturel de demander à Sébastien qui était LA voix qu’on voulait pour « Nebula Septem » ! Sébastien en plus d’être un musicien de talent est un type adorable et…. le résultat est là !

6) L’artwork est a l’image de votre titre nébuleux. Peux-tu nous en dire plus ? Il y a-t-il des choses cachées que nous n’aurions pas vu ? Quid de l’intérieur ?
Nous avons encore une fois demandé à Robert Høyem de réaliser cet artwork. Il réalisé nos pochettes depuis 2012 et « Monolithe III ». On reste encore une fois dans l’iconographie propre au groupe qu’il a créé, basée sur les figures géométriques parfaites (sphères, cubes, triangles, etc) et l’espace, l’éther, dans des variations autours du thème d’un monolithe gravitant autour d’un astre, d’écriture alien à base de formes géométriques…
Pour « Nebula Septem », nous avons à la fois suivi ce pattern et à la fois abandonné la « tradition ». La rupture est liée au fait que, musicalement, MONOLITHE évolue davantage sur cet album que sur les précédents. Du coup : un style plus épuré avec un symbole fort (l’heptagone enchevêtré avec les cercles et des références au chiffre 7, qui parcourt tout l’album : 7 heptagones, 7 cercles concentriques, etc…)
Cette figure évoque aussi un vortex dans lequel on est invités à se perdre (écoute de l’album hypnotique, référence au titre « Burst in the Event Horizon » qui parle d’une « chute » dans un trou noir). Et ce vortex, à la fois circulaire et heptagonal, n’est clairement pas naturel; or, l’album ne parle quasiment que d’histoires d’extra-terrestres…
On y voit aussi des arcs électriques qui semblent provenir de cet artefact, ce qui donne une sensation de danger imminent et d’état de fonctionnement.

7) L’album a été enregistré en France mais mixé et masterisé en Suède pourquoi ?
En 2016, sur notre dernier album « Zeta Reticuli », nous avons fait deux featurings : Guyom Pavesi qui fait le chant clair sur The Barren Depths et Jari Lindholm de Enshine qui fait un solo de guitare de toute beauté sur TMA-1. Sylvain et moi sommes très fans de Enshine et Jari et Sylvain sont restés en contact assez réguliers après ce featuring. « Nebula Septem » est un peu différent en terme de composition des albums précédents et nous voulions changer de traitement sonore, même si Andrew Guillotin avait fait du super boulot avec les précédents disques. On aimait la façon de modeler le son de Jari sur Enshine. Jari est très à l’écoute, et je pense qu’il a tout à fait traduit ce qu’on voulait. Personnellement j’ai rarement senti ma basse aussi présente sur un album !!!
8) En 2017 vous avez pas mal tourné en Europe de L’Est. Penses-tu que votre popularité est plus grande au delà de nos frontières ou est-ce simplement l’occasion qui a fait le larron ?
Très clairement, MONOLITHE reçoit un excellent accueil hors de France. Je m’amuse souvent à dire (sans aucun regret bien sur!) qu’au Hellfest nous avons joué en ouverture à 11h00 du matin et qu’au Metal Days et au Brutal Assault, nous avons clôturé les soirées en place de co-headliners. Les ventes des disques également sont assez centrées sur le reste de l’Europe (et ailleurs dans le monde, nous avons des fans au Japon et en Amérique du Sud !). Nous avons joué en Belgique, Allemagne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Autriche, Pays-Bas… toujours avec un vrai bonheur et de belles rencontres avec les fans qui nous suivent ou nous découvrent. Néanmoins, on n’oublie pas non plus la jolie date à Paris que nous avons faite avec nos vieux amis de The Old Dead Tree reformés juste pour cette occasion. C’était un bel honneur de rejouer avec eux !

9) Quid de la prochaine tournée ?
Nous avons pas mal de projets pour 2018, en Europe et peut-être aussi en Asie. Pour le moment, on y travaille. Nous allons faire au moins une date en France en mai, peut-être deux ou 3 mais pas beaucoup plus. Cette année, si tout va bien, nous allons aller dans des pays que nous n’avons pas fait encore avec les tournées Epsilon Aurigae 2016 et Zeta Reticuli 2017. Probablement plus au Nord cette fois-ci… et bien plus à l’Est aussi. Et on n’exclut pas d’aller vers la Croatie, par exemple. Et puis on a rencontré tellement de groupes excellents dont certains sont devenus des amis qu’on va essayer de se croiser à nouveau à un moment. Je pense à Abyssic, Presence of Soul, ou encore Fading Bliss, mais tant d’autres encore…
Toutefois, MONOLITHE veut toujours garder le côté exceptionnel du live et du coup, nous ne dépasserons probablement pas les 10/12 concerts dans l’année au mieux.

10) un dernier mot pour la fin…
Merci pour l’intérêt porté à MONOLITHE ! Dire que nous sommes très satisfaits de notre nouvel album est un euphémisme et j’invite évidemment tout le monde à jeter une oreille sur « Nebula Septem ».Sachez également que nous diffusons chaque semaine sur Youtube (sur notre chaîne « Monolithe Official ») un nouvel épisode d’un documentaire en 5 parties intitulé « Innersight », qui est une immersion dans l’histoire du groupe et du nouvel album, racontée par les membres du groupe eux-mêmes. Il plaira sans nul doute aux fans, mais aussi aux amateurs de « rockumentaires » à mon avis.